Ellwood Nuala – Ceux qui te mentent

ceux qui te mentent

Mon avis:

Kate est reporter de guerre et souffre de stress post-traumatique. À cause, entre autres, d’un enfant qu’elle n’a pas pu sauver à Alep.
Quand elle rentre à Herne Bay pour les obsèques de sa mère, Kate se souvient de cet endroit où tout allait bien jusqu’à la mort de David, son petit frère. Un accident, dira-t-on. Ensuite plus rien n’a jamais été pareil. Leur père est devenu violent. Leur mère a perdu la raison. Puis sa sœur, Sally, a sombré elle aussi, malgré l’aide de son mari, Paul.
Dès son retour dans la maison de sa mère, Kate se sent oppressée et abuse des somnifères. Elle entend un petit garçon crier la nuit chez les voisins et ne sait plus ce qui est réel ou le fruit de son imagination torturée. Alors elle prévient Paul et Sally qui ne la croient pas, la police non plus, il n’y a pas d’enfant chez la voisine qui vit seule. Pourtant elle l’a vu. Dans le jardin d’à côté. Elle sait qu’il existe…

Mon avis:

Merci à Netgalley et Michel Lafon de m’avoir permis de découvrir ce livre!

J’ai pris la mauvaise habitude de ne lire que des thrillers d’auteurs bien précis, un peu toujours les mêmes. Du coup, ca faisait du bien de lire un thriller d’une auteure inconnue et sur une impulsion!

Ce thriller possède une intrigue que j’ai trouvé en soi assez classique, mais qui également  a su me retourner à un moment où je ne l’attendais plus. Je m’explique:

C’est le genre d’histoire où on fait connaissance des personnages principaux, on suit leur vie mais… on se demande où tout ca va nous mener, un pas après l’autre.

Au début de ce roman donc, on rencontre Kate, une reporter de guerre. La pauvre a déjà eu une enfance traumatisante, avec le décès d’un frère, un père violent et une soeur qui a sombré dans ses problèmes. Mais en plus, elle passe beaucoup de temps sur le terrain, en Syrie notamment, où un épisode va la marquer tout particulièrement.

C’est une femme meurtrie, éprouvée physiquement et émotionnellement qui revient dans la maison de sa maman récemment décédée pour mettre des papiers en ordre. Sauf que Kate souffre de stress post-traumatique et que tout, tout va se mettre en place pour lui faire perdre pieds. Comme ce petit garçon qu’elle voit et entend chez ses voisins… sauf que sa voisine n’en a pas…

Les chapitres alternent entre le présent, avec une Kate qui doit rendre des comptes et déballer toute sa vie. Tous ses secrets. Cela nous permettra notamment de découvrir ce qui lui est arrivé en Syrie, et juste avant… La pauvre n’a vraiment pas été épargnée!
On découvre aussi ce qu’il s’est passé à l’arrivée de Kate dans sa ville natale, une semaine auparavant. Une Kate au bout du rouleau, que son beau-frère ramène dans la maison de son enfance et qui ne va cesser de l’entourer et de l’encourager dans l’espoir qu’elle se rapproche de sa soeur et qu’elles aillent toutes deux mieux.

Mais l’histoire va un peu plus loin. On parle de la guerre, du voyeurisme. Du désastre humanitaire, et que dire de l’actualité de ces jours!! Ce livre n’a pas été écrit le mois passé pourtant. Il parle aussi du stress post-traumatique, de la violence en période de guerre, comme à l’échelle d’une famille. Il parle des relations familiales, des liens entre soeurs, de la force qu’il faut pour s’en sortir. Il parle de l’alcoolisme, des médicaments, de la douleur, des problèmes de communication. De l’amour aussi!

Tous ces thèmes sont extrêmement bien traités. Il n’y a pas de critique, pas de jugement. Au contraire, j’ai trouvé qu’il y avait une certaine justesse dans leur approche. Et pourtant, j’ai quand même eu un peu de peine. Au bout d’un moment, le livre n’est pas non plus si long que cela, et les thèmes abordés sont très nombreux et surtout, très sensibles. Il y a eu ce moment où je ne voyais que des problèmes partout. Tout était sombre, déprimant. J’entends par-là que j’ai eu le ressenti que l’auteure avait voulu mettre trop de choses dans son roman. J’ai un peu étouffé sous les problèmes de Kate, rendus d’autant plus troubles que sa consommation d’alcool et de médications la rendait de plus en plus incohérente.

Cependant, au moment où je me disais que je perdais l’entrain dans ma lecture, voilà que la narration change. Nous ne suivons plus l’intrigue du point de vue de Kate, mais de sa soeur Sally. Sa soeur, dont je ne savais que penser et qui m’a touchée en quelques mots. Une Sally qui amène en quelques pages l’intrigue à son point culminant. En peu de temps, l’auteure a su me reprendre pour me replonger dans l’histoire et c’est avec du plaisir et dans un suspens certain que j’ai terminé ce roman.

Il y a eu des hauts et des bas, mais si l’auteure publie un nouveau livre, je le lirai avec curiosité. La découverte a été intéressante et je retiens tout particulièrement les sujets traités par Nuala Ellwood qui, s’ils étaient un peu trop denses, n’en étaient pas moins perturbants et actuels.

 

J’ai lu ce livre dans le cadre d’Une Lettre pour un auteur.

Voici les chroniques des autres participants:

Merry: De la terre dans la bouche de Estelle Tharreau

Emilie: Breaking my heart de d’Alfreda Enwy

Sylvie:  Bob Dylan et le rôdeur de minuit de Michel Embareck

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